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HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
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en Allemagne à toutes les tapisseries d'une date relativement moderne.
Atelier de la Trinité. — Aux trois manufactures subventionnées par le roi, qui existaient à Paris dans la première moitié du xvii0 siècle, et sur lesquelles des notions exactes faisaient défaut jusqu'à ces derniers temps, il convient d'enjoindre une quatrième, dont nous avons déjà raconté les origines.
L'atelier de la Trinité, en effet, n'avait pas cessé ses travaux. Complètement effacé par la renommée des nouveaux venus, il continuait cependant à instruire les enfants pauvres dans l'art difficile de la haute lice. On ne connait guère aujourd'hui l'existence de cette humble manufacture que par une de ses œuvres dont il a été question ci-dessus. C'est la pièce de VHistoire cie saint Crépin et de saint Crépinien, conservée au musée des Gobelins; la suite comptait naguère quatre panneaux. Trois ont péri dans l'incendie de la manufacture, en 1871. Celui qui a échappé aux flammes nous apprend, par son inscription, que la tenture exécutée en 1635 avait été commandée par la corporation des maitres cordonniers de Paris, pour la décoration de leur chapelle dans l'église NotreDame. Une autre légende, inscrite sur une pièce aujourd'hui détruite, rappelait que la Vie de saint Crépin et de son compagnon avait été tissée dans la fabrique de la Trinité. Sans doute la composition encore existante n'inspire pas une bien haute idée de l'habileté de ses auteurs: l'étoffe est grossière, la laine épaisse, le dessin lourd; mais elle constate un fait historique important. Par elle nous apprenons de source certaine que l'atelier de la Trinité existait encore en 1635, et, comme on possède fort peu de notions sur ses travaux, le détail est d'un intérêt capital. Combien de temps cet atelier prolongea -1-il son obscure carrière? Quand sa fabrication prit-elle fin? Ces questions sont restées jusqu'à présent sans réponse. Seulement, à partir de 1635, on n'entend plus parler des tapissiers de la Trinité.
En résumé, pendant la première moitié du xvii0 siècle, la ville de Paris comptait simultanément quatre manufactures royales en pleine activité; l'une d'elles possédait jusqu'à soixante métiers; une autre occupait un moment de cent à cent vingt ouvriers. Si on étudie avec attention et sans parti pris les productions des
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